Liberation de Basile Atangana Kouna par Paul Biya et le "clan"

Publié le par Action Solidaire Pour Marafa (ASMA)

Liberation de Basile Atangana Kouna par Paul Biya et le "clan"
C'est avec beaucoup de stupéfaction que ce 28 juillet 2022 nous avons pris connaissance à travers les Réseaux Sociaux d'un document confidentiel adressée au ministre de la Justice par le Secrétaire général de la présidence de république, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui lui aurait transmit des « hautes instructions » du Président de la République, ayant marqué son accord pour l’arrêt des poursuites de Mr Atangana Kouna Basile, et la convocation expresse le lendemain du procès ayant abouti à sa sortie de prison dans la nuit du 29 juillet 2022 .
C'est cette justice camerounaise aux ordres du prince d’étoudi que nous dénonçons depuis de nombreuses années déjà.
L’ancien ministre de l'eau et de l’Énergie, Atangana Kouna Basile, poursuivi dans le dossier de Camwater, pour des faits de détournement des fonds publics, qui avait par ailleurs tenté de se soustraire à la justice camerounaise en s'évadant vers le Nigéria voisin, peut-être parce qu’il se reprochait les faits qui lui sont reprochés! où il a été d’ailleurs rattrapé, puis ramené au Cameroun, pour être jugé et condamné, d’abord pour évasion, ensuite pour détournement des fonds publics; par ailleurs, lors des enquêtes précédant son procès, l'Etat a mis la main sur un important patrimoine (comptes bancaires, argent espèces en devises étrangères, biens mobiliers et immobiliers, bijoux…) au Cameroun comme à l’étranger, que ce fonctionnaire de carrière n'a pas pu justifier la provenance.
ASMA ( Action Solidaire pour Marafa) fustige et condamne cette justice favorable aux petits copains.
C'est l'occasion pour nous de souligner le cas de nombreux camerounais détenus arbitrairement dans les geôles camerounaises, notamment le cas de l’ancien ministre d’Etat, Marafa Hamidou Yaya, qui est injustement incarcéré dans un camp militaire, sise au Secrétariat d’Etat à La Défense, en charge de la Gendarmerie (SED) et qui purge actuellement une peine de 25 ans de prison ! alors que la justice Camerounaise lors de son procès, n'a pas pu malgré l'aide du FBI et d'autres structures internationales spécialisées dans la recherche des fonds dissimulés, apporter la moindre preuve de détournement de fonds issus de l'achat de l'avion présidentiel BBJet II. Pour des raisons politiques, il fut malgré tout condamné non pas pour détournement mais pour “ complicité intellectuelle” un motif qui n'existe nul part dans le code de procédure pénale Camerounais.
Nous rappelons que Marafa Hamidou Yaya dont la condamnation a été décriée par l'Union Africaine, le Département d'Etat américain, l'Internationale Socialiste et les organisations et associations de défense des droits de l’homme, fait l'objet depuis 2016 d'une décision de l'ONU ( N°22/2016) appelant à sa libération sans condition, pourtant les Autorités Camerounaises refusent systématiquement de l'appliquer alors que tous les protagonistes de cette affaire ont depuis lors été libérés.
ASMA dénonce une fois de plus cette attitude grossière des autorités camerounaises qui, par cette correspondance datée du 15 juillet 2022, au mépris même du code de procédure Pénale, continuent d’instrumentaliser cette Justice aux ordres afin d'obtenir pour des raisons mafieuses l'arrêt des poursuites et par là la libération de leur protégé.
La Justice du Cameroun se rend-elle par le Chef de l’Etat ou par les juges au nom du Peuple Camerounais ?
Dans un contexte où des centaines de prisonniers politiques de tous bords croupissent dans les différentes prisons du pays pour avoir simplement usés de leur droit de manifester, droit pourtant garanti par la constitution, où des leaders de l'opposition tels que: Alain Fogue, Bibou Nissack, pour ne citer que ceux-là, sont détenus pour avoir eu l'intention de “marcher”.
Et que dire des personnalités de la vie publique à l'instar de l’ancien DG de la CRTV, Amadou Vamoulké, détenu depuis plus de cinq ans à titre préventive dans un procès Kafkaïen, de l’ancien DG de la SODECOTON, Iya Mohamed, de l’Ancien DG de la SONARA, Charles METOUCK, ou bien encore de Mforjidam et biens d'autres (la liste est loin d’être exhaustive) condamnées pour des faits non avérés, où les prisonniers de la crise anglophone incarcérés pour avoir demandé des meilleurs conditions de vies.
ASMA dénonce l’utilisation de la justice comme arme politique pour disqualifier des potentiels concurrents à la succession de Paul Biya et aussi cette tentative contre nature de deux poids deux mesures visant à libérer un délinquant ayant pillé de manière ostensible les caisses de l'Etat , à maintenir à des hauts postes de responsabilité des criminels à col blanc, qui continuent de dilapider la fortune publique en narguant au quotidien les camerounais qui vivent dans la misère totale, tandis que ceux qui font résonner un autre son de cloche ou qui représente une menace réelle ou supposée pour la perpétuité du régime sont tout simplement embastillés, muselés ou maintenus en détention ;
ASMA réaffirme sa volonté à restaurer une Justice au service des citoyens « juste et équitable » pour tous et nous mettons en garde les Autorités Camerounaises contre toute manœuvre visant à inféoder le pouvoir judiciaire, qui n'est que de nature à exacerber de plus en plus les populations et contribue à ternir l'image de notre pays aux yeux du monde.
Par conséquent nous appelons à la libération immédiate de Marafa Hamidou Yaya afin de lui permettre de bénéficier des soins appropriés et de tous les prisonniers politiques injustement détenus dans les prisons camerounaises.
Fait à Bruxelles le 29 juillet 2022
Le président de ASMA
A NYAMBE

Publié dans Communiqués

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